Floriane a déjà parlé de notre journée à Jyväskylä, même si je lui grille la priorité (la course aux scoops que voulez-vous) en publiant avant elle parce que je ne laisse pas mon travail en non publié à cause que je travaillerais les photos (moi je les travaille pas et il parait que c'est pour ça qu'elles sont moches, quelle mauvaise langue, franchement) et gnagnagna... du brut, du mâle, de l'info en direct, voila...
Bon trèfle de plaisanterie comme disait un lapin dans un carrée de luzerne, on a pris le bus pour l'autre bout de la terre (mais pas tout au bout en fait, il parait qu'on peut aller encore plus loin), ca coûte un bras (du coup je tape de la main gauche, enfin un bras : 60 euros A/R à trois pour un trajet de 2 heures...) et c'est long. MAIS, le coté positif c'est que l'on traverse la nature finnoise. C'est... calme. Les paysages alternent entre forêts de résineux très très minérales (on voit des rochers énormes) et des lacs (pour le moment ils étaient gelés et recouverts de neige), mais dès que c'est plat et lisse c'est un lac sinon c'est la foret.

Il y a une ligne électrique qui suit la route : elle doit amener la civilisation dans les endroits reculés. Parfois il y a un embranchement et on voit un fil unique qui part s'enfoncer dans la foret. Il doit y avoir une habitation perdue par là. Je suppose qu'on ne se chauffe pas à l'électrique, car si le fil se coupe, on est mort. il faut aimer la solitude. il parait que c'est l'âme finnoise, le Sisu, cette capacité à vivre et survivre dans cet environnement hostile (et c'est ce qui m'attire perso - oui je sais je devrais plutôt consulter, mais on ne se refait pas.). Il parait que c'est ce qui leur à fait gagner la guerre contre les russes en 40. On l’appelle la Winter War. Bon fin de la minute culturelle. Donc cette traversée c'était un peu une sorte de descente dans les tréfonds de l'âme finnoise et j'ai trouvé ce trajet très rite initiatique.
Il y a des fermes que l'on reconnaît aux surfaces sans forets mais pas lisses : cela ondule un peu et, de ci de là, on voit les traces de labours. Les surfaces sont très grandes et on imagine de grosses machines. Venant de Picardie, on n'est pas dépaysé de ces grandes parcelles. On devine des parcelles destinées à faire paître des troupeaux (il y a de l'herbe qui pointe sous la neige). Il y a quelques taches commerciales : de temps en temps une station service (faut pas tomber en rade, ici on ne roule pas sur la réserve) avec parfois quelques magasins et des habitations. Je passe sous silence les arrêts de bus au milieu de nulle part. Lunaire comme ils disent dans le poste. Pour ceux que cela intéresse j'ai vu le SP98 à 2.02 le litre dans ce désert blanc. (y'a pas un leclerc à 2 km).
Sinon Jyväskylä, j'ai pas trop aimé. J'ai trouvé l'hyper centre ... très commercial. Je n'ai pas envie de m'y promener et je ne l'ai pas trouvé si animé que cela pour un samedi, pourtant c'est une ville de 140 000 habitants. Mais comme dirait l'autre on n'a pas eu trop de temps pour sortir de l'hyper centre. On aurait presque pu se passer de cette dépense, mais avec le recul on aurait regretté de ne pas l'avoir vu, parce que c'est une ville importante aussi.

