Pourquoi partir ?
J'étofferai cette page par la suite parce que là, tout de suite, c'est la course, les bagages ne sont (toujours) pas prêts.
Globalement, nous sommes tous les 3 neuroatypiques.
Hervé et moi avons beaucoup de mal à nous intégrer dans la société -notamment professionnelle- d'aujourd'hui. Nous aimons le travail bien fait (et nous avons expérimenté que ce n'est pas ce qui prime en entreprise à l'heure actuelle en France) et nous nous considérons comme responsables (en clair... devoir rendre des comptes pour le moindre trucs qu'on fait nous agace - pour rester poli). Nous avons donc créer notre propre entreprise (enfin, même plusieurs en fait, puisqu'on a exercé plusieurs métiers). Et nous avons tenté de nous positionner en fonction de nos compétences.
Depuis plusieurs années, soyons clairs, nous galérons. Nous avons essayé de nous positionner sur plusieurs créneaux mais des lois sont venues nous compliquer la vie. Dans mon métier de base (infographiste orientée print), en fait, plusieurs métiers spécifiques ont disparus avec le "progrès". Et Hervé a eu un côté avant-gardiste qui fait qu'il sortait ses produits trop tôt (enfin sauf pour le dernier... ah ah !)
Nous commencions à nous en sortir un peu grâce à nos talents de formateurs spécialisés, nous envisagions de co-construire un écolieu avec centre de formation/gîtes intégré et puis il y a eu le covid (entre autres)... et la fin des contrats.
Tout ça pour en venir à la goutte d'eau
Bref, 2020 a été une année bien pourrie pour nous (comme pour beaucoup de monde). Heureusement que j'ai eu un coaching efficace grâce à Stéphane de Le jeu de la Vie (en vrai, je lui serai éternellement reconnaissante) parce que j'ai perdu ma tante et ma mère à moins d'un an d'écart, nous avons perdu quasiment tous nos contrats pro... bref. Ce n'était pas la joie.
Les conditions de l'Instruction En Famille (IEF) se durcissant, nous avions décidé de développer un site de suivi d'instruction pour offrir aux familles la possibilité de continuer le unschooling (un peu orienté) tout en fournissant un dossier solide pour les inspections académiques. Nous avions travaillé 2 ans dessus (jusqu'au bêta test pour valider l'accueil par les Inspecteurs Académiques, les IA) avant de le "sortir" officiellement.
Une semaine plus tard, une toute petite phrase prononcé par le Président de la République (faut-il rajouter Démocratique derrière ? Vous avez 2h !) début octobre a tout ruiné... Il allait interdire l'IEF pour 2021, la bombe balancée insidieusement pendant son discours, que seuls une petite partie des Français a entendu. On a bataillé avec les autres familles (ce qui a eu pour effet qu'ils ont retiré de leurs documents officiels que c'était acté sans qu'il n'y ait eu de loi ni rien) mais pour nous, ça a été la goutte d'eau : non seulement ça ruinait notre espoir de "gagner notre vie" mais ça touchait aussi la vie de Julie, et ça, ça n'était pas possible.
Migrer, oui mais où ?
La Finlande n'est pas venue tout de suite pour être honnête. Le niveau de vie est assez cher, nous sommes trop vieux pour le marché du travail et ils sont meilleurs que nous dans les compétences que nous avons développées (et qui sont encore exploitables). Et il y a la langue...
Nous avons donc commencé par chercher tous les pays où l'IEF était possible, et nous avons éliminé les autres. Nous avons regardé les conditions de vie, l'état d'esprit général, qu'est-ce qu'il nous serait possible de faire pour subsister... C'est un choix qui implique de tout plaquer alors nous ne voulions pas le faire à la légère. Nous avons envisagé le Portugal, la Russie, l'Estonie et un peu moins sérieusement le Panama.
Et finalement... au fur et à mesure de nos recherches... on s'est dit que la Finlande, ça nous bottait vachement quand même (je n'arrêtais pas de tomber sur des documentaires, des témoignages... je crois que l'Univers, Dieu ou quelque soit le nom nous envoyait un message ^^).
C'est aussi le moment où nous avons poussé Julie à apprendre à lire/écrire (la pression du contrôle, c'est moche) et que je me suis rendue compte que le Français... n'est vraiment pas simple à apprendre et si je ne suis pas parfaite, je le maîtrise plutôt bien. Comme j'ai réussi à l'apprivoiser et le maîtriser, je me suis dit qu'il en serait de même avec le Finnois.

